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Introduction
Entre
l'agora d'Argos et le théâtre s'élève un vaste
édifice, dont les caractéristiques thermales évidentes
laissaient néanmoins entrevoir l'existence d'un état
antérieur non balnéaire. La fouille nous à peu à peu
révélé la morphologie de ce premier état (Fig. 1) :
une grande salle voûtée à abside et crypte sous podium,
ouvre sur une cour à péristyle par l'intermédiaire d'un
porche profond à façade d'ordre corinthien, flanqué de deux
salles annexes. La colonnade de la cour ionique et surmontée d'arcades,
est portée par un podium de 3 m de hauteur. Cette importante
dénivellation entre le sol de la cour et celui des stoas, est
rachetée, face au porche, par un large escalier.
L'ensemble,
à destination manifestement religieuse, peut être
interprété comme un sanctuaire de Sérapis-Asclépios,
devenu par la suite un simple
Asclépieion[1]. En faveur de
cette interprétation égyptienne, il existe en effet un nombre
important d'indices convergents, comme, entre autres, l'obscurité de la
cella, la crypte, la cour en contrebas des stoas, la présence d'eau, la
découverte, à proximité, d'un masque barbu de grande statue
acrolithe, le marbre noir des colonnes, la présence possible d'un
sanctuaire égyptien plus ancien sous l'édifice, la
bimétrologie, égypto-romaine, de son
tracé[2] et, enfin, la
technique égyptienne de la voûte de la cella. Cette voûte,
premier constituant remarquable de la toiture que nous allons maintenant
étudier, constitue donc un des paramètres du problème de
l'identification.
Signalons enfin que l'architecture tout entière
de l'édifice présente des particularités notables, telles
que l'enfoncement de la cour et le premier emploi monumental des arcades. Mais
l'originalité de la toiture est telle qu'elle mérite à elle
seule une présentation préalable à la publication.
1. Analyse
a. La voûteLa voûte (Fig. 2) est montée par lits
transversaux, et non longitudinaux, selon une technique dite également
“ par tranches ”. Les sommiers reposent sur des paliers
des murs latéraux, obtenus par une diminution de l'épaisseur de
ces derniers. A la naissance, les briques sont posées de chant, à
plat contre le mur de fond, puis le lit suivant contre ce premier lit et ainsi
de suite. Le mortier frais suffit à les maintenir en place, si bien qu'il
n'est pas besoin d'un cintre : seul un échafaudage léger est
nécessaire, pour les maçons. On évite ainsi les frais de
boiseries, mais aussi les risques le fracture au décoffrage. C'est une
technique millénaire de la Mésopotamie et de l'Egypte, où
l'on utilisait des briques crues liées à l'argile. Elle
était inconnue dans le reste de l'empire avant la fin du Ille s. de
n.è. et ne se répand vraiment que dans l'architecture
byzantine[3]. Il est donc
particulièrement étonnant de la voir apparaître à
Argos vers 90/100, soit deux siècles avant la date que nous enseignent
les manuels d'architecture. C'est par ailleurs également la
première voûte de cette ampleur édifiée en
Grèce sur un édifice public, la première voûte
édifiée dans l'empire sur la cella d'un temple et, surtout, la
première voûte entièrement en briques de l'architecture
impériale. A tous égards, l’oeuvre fait donc date et
bouleverse nos connaissances. Les raisons d'une telle innovation à Argos
tiennent vraisemblablement à la nature, évoquée à
l'instant, de notre édifice. En tout état de cause, cette
perspective égyptienne ou égyptisante fournit au moins une
référence : même si la résurgence de ce type de
voûte est chronologiquement étonnante, elle ne s'en inscrit pas
moins dans une tradition qui existe. Or tel n'est pas le cas de la toiture
à laquelle elle est liée et que nous examinons maintenant. b.
La toiture (Fig. 2)La toiture en caementicium qui protège
la voûte reprend, partiellement et avec des aménagements dûs
à la nature du matériau, le schéma d'une charpente en bois.
Entre les bases de la voûte et les murs latéraux, on a coulé
un blocage de caementicium qui culmine jusque sous le niveau des reins et
repose partiellement sur un second palier des murs. Puis, sur ce blocage et sur
l'extrados de la voûte, on a monté de part et d'autre,
jusqu'au-dessus du niveau des reins, quatre murets transversaux. Leur face
inférieure est donc courbe, tandis que leur face supérieure est en
pente négative vers l'extérieur de l'édifice. Entre les
arêtes supérieures de ces murets, on a ensuite installé des
coffrages perdus, tangentiels à l'extrados de la voûte et faits de
planches de bois disposées longitudinalement. Sur l'ensemble formé
par la clé de voûte, ce coffrage et la crête des murs
latéraux, on a enfin coulé une dalle de caementicium
à double pente, mince dans sa partie haute, puis allant
s’épaississant vers la crête des murs, où elle est
bordée d'une comiche faite de trois lits de briques en débord les
uns sur les autres. Le sommet de la voûte reçoit donc le poids le
plus faible ; les reins sont bloqués par les murets, mais
allégés par les vides créés grâce aux
coffrages et la charge maximale est reportée verticalement sur les deux
paliers et la crête des murs latéraux. Ces huit murets à
arête triangulaire reposent donc, certes, sur la voûte (qui joue
alors le rôle d'un système de ferme), mais ils fonctionnent
également comme des arbalétriers : ils déchargent en partie
la voûte du poids de la toiture, en le reportant sur les plates-formes du
sommet des murs et sur le massif de blocage des reins. Enfin, la dalle en
caementicium remplace le système de pannes, chevrons et voliges
d'une toiture classique. Appuyées sur ces bases, les dalles se
contrebutent également d'une l'autre à leur sommet et
allègent encore d'autant la pression sur la voûte.
Nous
pourrions donc décrire l'ensemble voûte-toiture comme une
charpente, dont la voûte constituerait une ferme d'arbalétriers
courbes ou à moises ou encore à jambes de force, sans entrait,
complétée par le système de demi-arbalétriers ; ou
plus précisément peut-être, comme une charpente à
chevrons-portant-ferme, lambrissée en berceau. Cette
subsitution[4] de la maçonnerie
à la ferme en bois est du reste encore recommandée, pour les
grandes portées, dans un manuel de construction
récent[5].
Nous sommes
donc en présence de deux techniques : celle du charpentage classique, tel
qu'il se pratique encore, mais entièrement maçonné, et
celle des dalles en mortier coulé sur coffrage longitudinal, telle
qu'elle se pratiquait pour le montage des voûtes en blocage, mais ici
à plat, bien entendu, et à coffrage perdu.
2. Manque de parallèles
Or ces références à des pratiques modernes, voire
contemporaines, ne constituent pas un artifice de présentation gratuit :
ce recours est au contraire rendu nécessaire par le manque de
parallèles antiques, fussent-ils chronologiquement ou spacialement
lointains.
Certes, les matériaux sont romains : la brique cuite,
bien qu'inventée en Egypte, n'y a jamais été
systématiquement utilisée et l'a été surtout
à l'époque impériale, pour des raisons évidentes,
dans des constructions thermales. En Grèce même, l'usage de la
brique cuite n'est pas inconnu[6],
mais il est si peu répandu avant l'époque impériale qu'il
ne peut avoir inspiré une construction aussi audacieuse. Quant au mortier
en général et au caementicium des demi-arbalétriers
et des dalles de toiture, ce sont des composants typiquement italiens. Mais la
mise en oeuvre de l'ensemble est tout à fait originale.
Dans
l'architecture romaine, en effet, la toiture des coupoles n'est
généralement autre que leur extrados,
courbe[7],
conique[8] ou muni de ressauts
concentriques, protégé par des plaques
métalliques[9] ou des
tuiles[10]. C'est également
le cas de la plupart des voûtes (Fig. 3), à ceci près que
leur extrados est presque toujours traité comme un toit à double
pente[11] – ou, sur
croisées d'arêtes, à huit
pans[12] – : toiture et
plafond ne sont que les faces supérieure et inférieure d'une
même structure massive et homogène (Fig. 4). Mais ce dispositif
présente l'inconvénient d’épaissir sensiblement, et
donc d’alourdir, la voûte entre les reins et les têtes. Le
blocage de cette partie de la voûte est utile à sa bonne
stabilité, mais l'excès de poids y est nuisible et renforce, de
surcroît, la pesée sur les têtes de murs. Aussi a-t-on
cherché à alléger ce tas de charge par divers
procédés : dissociation complète entre voûte et
charpente[13], inclusion d'amphores
ou vides ménagés par coffrage aux environs des reins, choix de
moellons d'origine volcanique de faibles densité, puis utilisation de
tubes encastrés l'un dans
l'autre[14], voire, tardivement,
galerie annulaire ouverte dans l'épaisseur de la tête.
Notre
architecte, sensible à ce problème, et déjà
précurseur en cela, n'a eu recours à aucun de ces
procédés, dont la plupart n'étaient du reste pas en
pratique à son
époque[15]. Il a
inventé le sien, en dissociant lui aussi, mais partiellement, de la
couverture, une voûte[16]
d'autant plus mince qu’elle supporte une charge plus faible et
substantiellement drainée vers les axes verticaux ; en imitant le
charpentage en bois et en inaugurant la technique de la dalle plate, qui permet
de ménager, entre chaque demi-arbalétrier, un vide important. Or,
ces deux derniers procédés, que ce soit celui des
arbalétriers maçonnés ou celui de la dalle de mortier,
apparaissent ici pour la première et unique fois dans l’état
actuel de nos
connaissances[17]. 3. Un
prototype révolutionnaire sans postéritéL'ensemble
est donc révolutionnaire en ce qu'il transpose des techniques anciennes,
certes, – voûte égyptienne et charpentage –, mais dans
une statique et un matériau nouveaux, et également en ce qu'il
crée entre elles une relation originale. Il est également
d'avant-grade dans la solution apportée au problème du couvrement.
Or, le résultat de cette innovation, réussie puisqu'elle
nous est parvenue presque dix-neuf siècles plus tard dans un état
encore déchiffrable, est demeuré parfaitement isolé
à son époque et, à la différence de la voûte
égyptienne elle-même, il est complètement dépourvu de
postérité dans les siècles suivants. On connaît
surtout, en effet, les tentatives parallèles, comme les fermes en bronze
au-dessus des voûtes du porche du Panthéon et les charpentes en
bois au-dessus d'une voûte en tubes à Ravenne ou en pierre dans
certaines églises d’Asie Mineure et de Syrie, puis dans les
domaines roman et gothique[18]. Dans
chacun de ces cas, plafond (voûte ou coupole) et toiture forment deux
systèmes superposés et sans contact l'un avec l'autre (Fig. 5).
Les dispositifs les plus voisins, dans leur esprit, de celui d'Argos, sont sans
doute, mais bien plus tard, ceux du “ Tempio di Siepe ” (Fig.
6) au Champ de Mars à Rome et de Sainte-Marie Majeure (Fig. 7) à
Nocera dei Pagani[19], où les
arbalétriers en bois reposent sur les reins de la coupole ainsi que les
arcs-diaphragmes de quelques églises orientales, puis romanes en
Normandie et Lombardie[20].
Mais dans tous ces exemples le plus souvent tardifs, on constate, d'une part
la plus ou moins grande indépendance des composants et, d'autre part, la
dualité des matériaux, alors qu'à Argos nous sommes en
présence d'une cohérence totale des éléments et
d'une unité de matériau.
A cet égard, la technique
argienne ne rencontre donc de véritable parallèle que dans les
architectures en bois, comme le comble à la Philibert
Delorme[21], continuellement
perfectionné par la suite (Fig. 8), et en fer de la fin du XIXe s., comme
à la bourse d'Amsterdam de H. P. Berlage.
Conclusion
Aux environs de 100 après J.-C., il s'est donc
créé à Argos une solution originale au problème de
la couverture des grandes salles et il faut la ranger parmi les réussites
architecturales, dont elle a le caractère à la fois novateur et
enraciné dans la tradition, fonctionnel et précurseur, bien que
dépourvue de suites immédiates. C'est constater en même
temps que cette brillante tentative a souffert de ce que l'on nommerait
aujourd'hui un manque de publicité, ou bien plus vraisemblablement, que,
trop audacieuse, elle ne s'inscrivait pas dans l'esprit de l'architecture
impériale : celle-ci a continué à préférer le
procédé plus familier des voûtes-toitures monolithes, dont
l'évolution la plus remarquable a été la voûte de
tubes.
L'originalité de cette renaissance, qui semble
limitée au cas argien, méritait enfin d'être
soulignée dans le contexte particulièrement conservateur de
l'architecture impériale en Grèce.
Illustrations (Plates 57-59)
Fig. 1. Vue axonométrique du temple argien. La cella est en haut
(P. Aupert). Fig. 2. Vue axonométrique de la toiture de la cella (K.
Kolokotsas). Fig. 3. Toitures des therrnes “ des
Chasseurs ” à Leptis Magna ; Ward-Perkins, RIA (1983),
fig. 251. Fig. 4. Temple d'Hadrien à Rome ; Andreae, fig.698. Fig.
5. Couvrements romains; Fitchen, The construction... (1981),
fig.39. Fig. 6. “ Tempio di Siepe ”, dessin
d'Alà Giovannoli ; Crema, fig.757. Fig. 7. S. Maria Maggiore à
Nocera dei Pagani ; Rivoira, fig.300. Fig. 8. Comble du type Emy ; Claudel,
Laroque, Barre (1899), fig. 834.
[1] R. Ginouvès, BCH 78
(1954), 175 ; P. Aupert, CRAI (1985), 151-75, fig. 1, 152 pour le
plan de cet état et Études d'architecture et d'histoire grecques
à l'époque impériale, en préparation.
[2] P. Aupert, dans Le dessin d'architecture
dans les sociétés antiques, Actes du Colloque de Strashourg, 26-28
janvier 1984 (1985), 255-68.
[3] J. B. Ward-Perkins. Roman Imperial
Architecture (London. 1983), 276-7. Le premier exemple cité, celui
des substructions de la basilique d'Aspendos, est une voûte mixte, par
lits longitudinaux jusqu'aux reins, puis transversaux entre les reins. Cette
technique a elle aussi un antécédent à Argos : c'est le
mode de couverture des souterrains des thermes qui se sont intallés dans
notre édifice dans la première moitié du IIe s. Choisy
traite de la voûte par tranches dans son Art de bâtir chez les
Egyptiens (Paris, 1904), puis dans l'Art de bâtir chez les Byzantins
(Paris, 1993), et non dans le volume consacré aux Romains (Paris. 1923).
[4] Principes d'analvse scientifique.
Architecture (Paris. 1972) (anonyme), 57 et fig.IV,28.
[5] G. Oslet, Traité de
charpente en bois. Cours de construction. 4ème partie (Paris. s.d.),
251, fig.588.
[6] Des briques de terre cuite, de
formats tout à fait inusités en architecture romaine, ont été
recueillies dans les maisons de Skardana à Délos, dans les couches
de destruction du Ier s. av. n. è. (communication orale de G. Siebert).
[7] Comme celui du Panthéon
à Rome, des salles thermales dites “ temple de Diane ”
et “ temple de Vénus ” à Baia, Crema, L'architettura
romana. Enc. Classica Ser. III. Arch. e Storia dell'Arte Ciassica (Turin,
1959), fig.391 et 613 (ci-dessous, Crema), du mausolée dit “ temple
de Portunus ” à Porto di Rorna (Crema, fig.745), ou de la
salle octogonale des thermes de Dioclétien (Crema, fig.756).
[8] Ou à quatre pans comme
sur la coupole du sépulchre dit “ Sedia del Diavolo ”
à Rome (Crema, fig.394).
[9] Au Panthéon, cf. Macdonald,
The Architecture of the Roman Empire (New Haven and London, 1982), 110
; K. De Fine Licht, Thc Ratunda in Rome. A Study of Hadrian's Pantheon (Copenhagen,
1968), 136.
[10] Sur les coupoles des tour latérales
du Serapieion (“ Rote Halle ”) de Pergame.
[11] A l’Hadrianeum de Rome
(Crema, fig.45 1), S. Urbano alla Capella à Rome (Crema. fig.639-640)
et sur quelques tombes de la via Appia (ibid. fig.638). C'est le procédé
qui se perpétue. concurremment à la charpente-plafond en bois,
dans l'art roman: M. Durliat, L'art roman (Paris, 1982), 527, fig.799;
537-8. 1-ig.921; 538-9, fig.926; F. Eygun. Architecture Romane (1931; sans
lieu d'édition), 89-96 et pl.Vll. 156-7.
[12] Sur de nombreux bâtiments,
cf. Crema. fig.700-01. 776, 782, 787.
[13] Cf. n. 16 et 19.
[14] Cf. Choisy. L'art de bâtir
chez les Romains (Paris, 1973), 96-8; Lugli, Tecnica edilizia romana
(Rome, 1957). 667-72 (ci-dessous, Lugli) ; Rivoira, Roman Architecture
(Oxford, 191-5), 64, 164. 165. 214, 219 (ci-dessous, Rivoira) ; pour
les voûtes en tubes, cf. A. Lézine, Architecture romaine d'Afrique :
recherches et mises au point. Université de Tunis Faculté
des Lettres, Première Série 9 (Paris, 1962). 153.
[15] Mis à pari l'inclusion
d’amphores dans les voûtes des thermes de Stabies à Pompéi.
les essais d'allègement ne commencent véritablement qu'au second
siècle et la voûte-voile en tubes, connue dès le IIe s.,
cf. Crema, 571, ne se répand qu'au IVe s., essentiellement en Afrique
: cf. Giovannoni, La tecnica della costruzione presso i Romani (Rome,
1925), 38-9 ; Crema, 335-8 ; Lugli. 669-72. Exemples italiens dans Rivoira,
261-65.
[16] Une telle dissociation apparaîtrait
déjà dans l'image que l'on se fait de la coupole de l’Arsinoeion
de Samothrace, cf. P. W. Lehmann, Saniothace, The Hieron I (London,
1969), 2 10-11, fig. 168, et K. Lehmann. Samothrace, a guide (New York,
1975), 56. Mais, si cette reconstitution est exacte, nous avons affaire à
une voûte en bois, suspendue à une char-pente en bois également
: le procédé est donc différent de celui d'Argos.
[17] Cet isolement, comme dans le
cas de la voûte “ égyptienne ”, n'est peut-être
qu'apparent et ne s'entend que par rapport aux vestiges qui nous sont parvenus.
Or, ceux des toitures ont été les premiers à disparaître.
Il est toutefois probable que si ces solutions avaient véritablement
fait école, nous en aurions, ici ou là, témoignage ou écho.
[18] Panthéon, pronaos :
K. de Fine Licht, The Rotunda in Rome (1968), 45-58. La voûte n'est
pas vraiment dissociée de la charpente puisqu’elle est semble-t-il,
suspendue. Ravenne: G. Bovini, Edifici di culto di Ravenna d’età
preteodoriciana (Bologna, 1969), 47, fig.17. Dans l'architecture gothique,
les fermes de toiture, construites antérieurement à la voûte,
sont même utilisées comme échafaudage pour le montage de
cette dernière : J. Fitchen, The Construction of Gothic Cathedrals
(Oxford, 1981), 95, 127, 139, 174. Un exemple de cette dichotomie à
Fossanova : AJA and of the History of the Fine Arts 6 (1890). pl. IX.
[19] Au “ Temple di Siepe ”
(fin IlIe / première moitié du IVe s.). le dessin d'Aló
Giovannoli, reproduit par Crema, fig.757, montre une mince coupole, raidie par
un dispositif “ à coquille ” et couverte par une
charpente en bois, dont les arbalétriers portent sur un rehaussement
du mur extérieur et sur les reins de la coupole ; mais que celle toiture
recouvre l'oculus invite peut-être à penser qu'il s’agit
d'un remaniement postérieur. Pour Nocera dei Pagani, fin IVe / début
Ve s., cf. Rivoira, 250, qui en fait, 265, le premier exemple de cette dissociation.
Il en existe peut-être d'autres antérieurement : en Syrie, à
Bostra, une tombe circulaire (du début de l'Empire?) porte sur l'espace
central une coupole appareillée qui dépasse à peine la
tête du mur annulaire. Le lit d'attente, tel qu'il est publié,
n'indique pas la nature de la toiture, mais l'extrados de la voûte ne
porte pas trace d'un éventuel contact avec cette dernière ; cf.
R. E. Brünnow, A. von Domaszewski, Die Provincia Arabia III,
(Strasbourg, 1909), 3-4 et Butler, Ancient Architecture in Syria
II (Princeton, 1914), 277-8, fig. 244-5.
[20] Les arcs doubleaux supportent
un mur diaphragme terminé en triangle et recevant les pannes, cf. F.
Eygun, Architecture romane (1931), 94.
[21] G. Osiet, Traité
de charpente en bois, ss.d., 348-55, fig.788-803. L. Claudel, L. Laroque,
L.-A. Barre, Pratique de l’art de construire (Paris, 1899), 900,
fig.834.
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